dimanche 2 décembre 2012

SaintéLyon 2012

AVANT LA COURSE
Un peu frustré l'année dernière d'avoir marché sur les 15 derniers km, me voilà reparti en 2012 pour une nouvelle prépa SaintéLyon.
Du coup, je me lance dans une prépa plus sérieuse et structurée sur 2 cycles de 4 semaines comprenant 3 semaines avec volume progressivement augmenté puis une semaine de récup.
Me voilà la veille de ma course avec 50km de plus qu'en 2011 mais surtout avec beaucoup plus de spécifiques trail :

Même si bien préparé sans bobos à déclarer, ya une chose qu'on ne peut pas anticiper c'est bien la météo !! Et à l'inverse de l'année dernière, où j'avais eu la chance d'avoir +6°C au départ et juste un peu de pluie fine au départ, l'édition 2012 propose -6°C et qq centimètres de neige au départ de St Etienne, des congères de + de 50cm de neiges dans les monts du lyonnais et des gros flocons digne de la Haute Savoie à partir de Ste Foy !!

Le mot de l'oraganisation :
Les 12 000 coureurs inscrits sur les différentes formules, dont près de 6 000 sur le raid solo de 70 km, ont eu en effet à affronter des conditions hivernales particulièrement rudes avec un froid vif, une neige abondante sur le versant stéphanois et un terrain particulièrement difficile et piégeux, occasionnant des chutes fréquentes. Plus de 1 000 non partants et plus 3 000 abandons ont été enregistrés, confirmant que la Saintélyon, malgré un dénivelé abordable reste une épreuve sélective. Valeurs sûres de la Saintélyon, les images furent particulièrement féeriques avec un serpentin de frontales infini sur les Monts du lyonnais couverts de neige, et des points de vue panoramiques sur le val lyonnais endormi. L’épreuve nocturne a de nouveau mis en lumière des héros avec de beaux vainqueurs et le sourire des milliers de finishers.



Autant je ne souhaitais qu'être finisher en 2011, j'étais parti pour une perf et un sub8 en 2012 (comprendre passer la ligne d'arrivée en moins de 8h).
Vue les conditions météo, le parcours rallongé de 2km, le dénivelé augmenté de 200m D+, je me dis que c'est finalement un beau défi vu que j'ai fais 8h18 l'année dernière.

L'ATTENTE
Guigui passe chez moi pour faire le trajet Lyon-> Sainté avec la navette de l'orga. Je retrouve également à Gerland mon pote de l'Asvel, avec qui j'ai fait qq sorties durant ma prépa.
Arrivé dans le brouhaha du stade Geoffroy Guichard de Saint Etienne et commence la file d'attente pour récupérer nos dossards :


Une fois le dossard en poche à 19h, suffit de trouver une ptite place pour manger mes pâtes/mozza/huile d'olive. Avec Guigui, je retrouve quelques copains de MeudonTri et on décide de s’installer à côtés bien sûr.
Super content de revoir Walter, qui nous racontera ses péripéties de l'UTMB, et de faire la connaissance de Guilhem, super sympa nouveau meudonnais.
Cyril arrive vers 23h, dernière vérif et hop une ptite photo de Barbie pour immortaliser ce moment si spécial d'avant course :

LE DEPART
Avec mon bracelet bleu, je devais normalement prendre de départ depuis le sas des 7-9h. Mais quand j'arrive, on est à 4min du départ et une file interminable avant de pouvoir entrer dans le sas. Avec les autres, on décide donc d'aller chez les bourinos des 5-7h.
Conscient de ne pas être à ma place, j'ai peur de me faire piétiner au coup de feu de minuit.
0h00 le départ est donné mais ça court à 11/12 à l'heure et plutôt content d'avoir fait le choix de partir dans ce sas finalement car pas de bouchon.

Je me force à pas dépasser les 11/11,5 km/h, la nuit va être longue ...

LES PREMIERES DIFFICULTES
une fois les 6 km passés, on s'attaque à la première bosse complètement enneigée. On sort de la ville plus d'éclairage public, j'allume ma frontale et là sur 200m les bandes réfléchissantes des coureurs devant s'illuminent, tu lèves la tête et tu aperçois une traînée de lumière qui zigzag au loin, c'est impressionnant un peu magique, un peu fou, tout blanc, le ciel est étoilé, la lune est belle comme une carte postale : je suis ravi mais galère un peu pour trouvé mes appuis. Il faut aussi rester vigilant aux autres car beaucoup s'arrêtent net donc faut être prêt à slalomer ... Déjà beaucoup de chutes, des mecs qui savent pas courir avec une frontale en éclairant bien trop loin du coup ne vois pas assez le verglas devant leur pied !!
Premier ravito des 16km est là mais je ne m'arrête pas.

ça continue de grimper jusqu'au point culminant. tout va bien mais le vent est si glacial à cette altitude (fait -8°C mais ressentie au moins -10°C je pense) qu'il transperce mes gants et ma veste. Qu'une chose en tête vite redescendre !!

Mais les qq centaines de coureurs devant moi ont créé un beau passage dans cette neige mais pour une seule personne. Du coup gros bouchon qui me frustre un max !! Je décide donc de doubler mais m'apercois que j'ai de la neige au dessus du genou et après 200m de saut de biche sans savoir ce qu'il y a au sol en dessous de toute cette neige, mon cardio s'affole donc réinsertion dans la queue.
Je perds pas mal de temps mais profite du décor :
pas un seul clocher à l'horizon, pas une seule voiture, une immensité de neige tout autour de moi et un serpentin de frontale à perte de vue : quelle chance d'être là !!
Arrivé au deuxième ravito Ste Catherine : une soupe, 2 pâtes de fruit et c'est reparti.

LA DESCENTE
On pense toujours au D+ quand on aborde une course avec du dénivelé mais la SaintéLyon à la particularité d'avoir du D- bien pentu, et super technique qui tétanise rapidement les cuisses des trailers pas assez préparé (et des autres d'ailleurs).
Cette année, il fallait jouer avec une difficulté supplémentaire : LE VERGLAS !! Beaucoup de chutes donc dans ces descentes hyper abrutes dans le noir complet avec ces branches qui vous chatouillent le visage si vous courez trop sur le côté ... Je la joue prudent et marche sur ces immense plaque de verglas. Du coup, je ne ma fais pas mal lors de mes qq chutes.
Arrivé au 3ème ravito (St Genoux) au bout de 4h pile de course (120 places de grattées depuis le dernier ravito) et là c'est le début des grimaces mais les autres concurents entre leurs crampes, leurs genoux qui saignent ou ceux qui se jettent sur la bouffe : pas bon signe pour eux !! Perso, tout va bien, je prend mon thé bien chaud et repars illico ;-))

Deuxième partie de la descente pour rejoindre le km47 à Soucieu se passe sans problème même si la glace s'est transformée en gadoue au fur et à mesure qu'on se rapproche de Lyon. J'esquive bien les grosses flaques mais dans le noir difficile de juger la profondeur de ces pièges et PLOUUUUF je me fais avoir. L'eau bien visqueuse saturée de terre passe au dessus de ma cheville (ce que je voulais éviter) !! Tant pis on fera avec mais j'espère que je ne vais pas chopper des cloques avec tous ces ptits cailloux ou à cause de toute cette flotte entrée dans mes godasses qui augmente les frottements ...
En tout cas, j'arrive au 4ème ravito en ayant encore doublé une bonne centaine de personnes ce qui me donne le moral pour la fin de course.

ARRIVEE
Encore un semi marathon pour passer la ligne d'arrivée et toujours pas de mal de genoux à déclarer comme en 2011 ce qui m'avait pourri la fin de course avec marche obligatoire.
Je cours ou plutôt je trotinne à cause de la fatigue et même si je double, pas mal de gars arrivent à garder le 10km/h et me passe tranquilement. A force de contrôler mes appuis dans la neige, puis sur le verglas et maintenant dans la boue, mes aducteurs commencent à chauffer et me dire qu'ils aimeraient bien des lignes droites sur sol dur :-))
Ravito des 59km à Beaunant se fait sous de gros flocons digne de la Haute Savoie au bout de 7h de course. et voià la dernière difficulté : la montée que dis-je le mur de SteFoy avec 20% de pente positive sur 2km... La fatigue est là et je pense maintenant à l'arrivée pour me poser au chaud !! Pas mal de concurents avaient prévu le truc car sortent des lunettes. Effectivement, j'ai plein de neige qui me gèle le visage mais surtout des flocons dans les yeux qui m'obligent à m'essuyer tout le temps et à me protéger avec une main au dessus des yeux en guise de casquette : quel touriste je fais !!


C'est bitume maintenant jusqu'au palis des sport à Gerland. Les pieds tapent sur le macadam signe que les jmabes sont bien fatiguées et laissent les pieds cogner le macadam. Toujours pas de souci au genoux donc je prend vraiment du plaisir à courir sur les quais de la Saone !!
Km67, dernier point de contrôle.
De plus en plus de monde sur le côté pour encourager.
km68, je pense à 2011 car la course était terminée avec cette distance.
km69, je me force à être sous les 6min/km. J'ai l'impression de courir à 16 à l'heure mais les coureurs de relais me rappellent que non en m'enrhumant comme il faut ...
km70, un panneau "500m" me fait utiliser le peu de jus qu'il me reste pour finir. Des barrières ont été installées pour contenir la foule bien courageuse d'attendre par ce froid et de nous applaudir si chaleureusement.

Passage de la ligne d'arrivée au bout de 8h15 dans une ambiance vraiment sympa et le speaker qui annonce mon nom au moment où je passe le chronomètre géant : COOL !!

-> 440ème / 6000 inscrits, 5500 partants, et 4096 finishers.

Cette édition aura vraiment été bien sélective. Je ne peux que améliorer ce chrono à mon avis ;-))
MERCI à ma chérie pour tous ces dimanches matin depuis 2 mois durant lesquels j'ai étais absent pour aller m'entrainer dans les monts d'or ...

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