jeudi 31 juillet 2008

CD ALPE HUEZ

5 jours après mon mariage, me voilà au départ de ce mythique triathlon !!


Tout a commencé en me garant au ptit village super sympatoche de l'alpe d'huez vers 11h pour y retirer mon dossard et y déposer mes affaires course à pied dans ce parc à vélo n°2 où tous les sportifs se croisent mais sans le sourire : on pense tous au vélo de tout à l'heure. L'organisation (parfaite du début à la fin) est là pour nous donner du courage avec la musique et une gentillesse palpable ! A ce moment, le soleil cogne déjà fort et le vendeur de crème solaire fait fureur

Une bonne couche de crème, un sac à dos avec ma combi et me voilà sur le biclou direction le parc à vélo n°1 à côté du lac 1200m + bas. Et bien l'alpe d'huez en descente, c'est pas si facile car faut gérer sa vitesse en essayant de pas dépasser le 60km/h. Certains ont joué et ont chuté + ou - durement, d'autres ont déchaussé dans les virages à 360° tellement ils arrivaient vite.

40min plus tard, j'arrive au lac où j'apprend que l'eau est à 15°C : avec les 35°C extérieur, ça va faire un choc !!!

Il est 13h, je suis prêt matériellement mais niveau physique, je me pose des questions (mariage le samedi très arrosé et fiesta les lundi et mardi avec les amis). Pendant cette petite heure d'attente, je mange un peu et croise qq pointures du triathlon professionnel. Marrant de voir que ces champions sont presque tous des minus, genre zamora est tout petit et tout maigre : où va-t-il chercher cette puissance !?

Les interviews terminés, le briefing commence et a au moins l'utilité de décrisper tout le monde en soulignant que, même dans la montée de l'alpe, le drafting est interdit. Les sourires disparaissent vite à l'annonce de la température de l'eau : 15°C !

13h55 : même si on crêve tous de chaud en plein cagnard, on doit mettre cette p$**@ de combi qui a en + chauffée au soleil. Certains ont même du mal à la tenir dans leurs mains et la mouille un peu pour la refroidir ...

14h : les 650 partants sont dans l'eau alignés au départ. On a presque tous les mains hors de l'eau pour les réchauffer. Certains font même la planche pour réchauffer leurs pieds.

1200m plus tard, je sors de l'eau sans encombre mis à part l'erreur de la crème solaire. J'en avais mis sur mon visage et avec l'eau j'en ai eu dans les yeux. Et avec le soleil de face, je voyais pas grand chose ...

T1 un peu longue puisqu'on devait mettre toutes nos affaires dans un sac dédié numéroté que l'organisation monte au sommet.

Me voilà donc sur mon vélo en commençant par 2 faux plat casse pattes avant un long plat très roulant. Même si j'étais très tenté, je me suis forcé à ne pas suivre tous les kékés qui me doublent à + de 50km/h me limitant à mes ptit 37/38 de moyenne.

km0 : pas besoin de compter les 21 virages puisqu'ils sont tous numérotés de 21 à 0 et portent chacun d'eux le nom d'un champion qui a marqué la montée de ce col mythique. Allez c'est parti pour près de 1h48 de montée !

km5 : le soleil de plomb commence à peser sur mes ptites épaules et mon bidon est vide. Heureusement, un ravito en vue où je prend un bidon d'eau pour m'asperger et un autre de boisson énergétique. Perso, je m'étais fixé comme objectif de ne pas descendre en dessous des 10km/h. Cependant, certains virages en épingles à cheveux t'oblige à te mettre en danseuse et font chuter ta vitesse à 8 ou 9 avant de revenir à 10.

km10 : l'allure de certains commence à baisser et je double avec bonheur et entrain qq kékés qui m'ont doublé sur le plat tout à l'heure. Et puis je croise ma tite femme qui crie "allez, t'es le meilleur!". Ce n'est pas vrai mais croyez moi que dans ces moments là, ça vous donne du peps pour continuer encore plus fort.

Sommet : presque 4 bidons, voilà ce qu'il m'aura fallu pour faire ces 14/15km de montagne : truc de dingue !!! Au panneau "arrivée à 1km", je me suis dit que je pouvais accélérer car il ne pouvait plus rien m'arriver. C'est ce que j'ai fait pour arriver en même temps qu'un anglais au parc à vélo avec qui j'ai rigolé. En effet, B. Billard était arrivé et se faisait déjà interviewé : ça nous a fait rire tellement l'arrivée nous semblait loin à ce moment de la course...

T2 correcte et parti pour gravir les 250m de D+ sur les 7km qui nous sépare de la délivrance. Malgré l'altitude (1850m), je ne sentais pas la baisse de la température et me dit en enfilant ma casquette : "allez nico, si tu ne marches pas, tu les bouffe tous !!!".

Je pense que c'est le premier tri au cours duquel je double autant de personne en càp. Au niveau du km3 et du premier ravito, la majorité des mec marchent, s'étirent à cause des crampes, cherchent de l'air frais la bouche grande ouverte. ça me motive pour repartir fort (enfin tout est relatif).

Mon entrain est vite remis en cause avec THE côte de la partie course.

Imaginez que vous êtes à 2000m d'altitude, déjà pas mal cassé avec la montée du col en plein cagnard, en courant sur un sol caillouteux empêchant d'avoir de bons appuis, la transpiration qui vous coule dans les yeux depuis qq temps déjà, que vous apercevez cette difficulté qui a du faire réfléchir 98% des triathlètes.

En tout cas, le décor est majestueux et personne ne peut rester insensible à la beauté de ce panorama ...

Puis vient la descente des 3 derniers km. Là, je me fais doubler par une tiote nénette et un mec du public lance "alors les mecs, on se fait doubler par les filles ?". Il avait raison et je décida de la suivre, mieux de la doubler dans un élan de fierté masculine.

En sur-régime, elle me redoubla. Grâce à ce petit jeu, les km passe + vite et ma moyenne grimpe.

Après 3 relais, elle me passe sur la dernière ligne droite pour arriver 2sec devant moi et termine 15ème féminine. On se fait une belle bise mouillée qd même après la ligne.

Pendant ce temps, 2 bénévoles nous enlève nos puces mais j'aurai été incapable de l'enlever seul de toute façon !!!

Après avoir bu pas mal et mangé comme jamais, je retrouve ma tite femme qui me donne un tee shirt propre mais surtout sec. Je pense que c'est la première fois que je mouille autant la trifonction meudonnaise ...

En tout cas, je vous invite vivement à participer à cette course à part sur un site d'une beauté extraordinaire et ses pentes à couper le souffle !!!

Temps final pour ce triathlon d’exception = 2h49.