dimanche 4 octobre 2015

IRONMAN BARCELONA

6 mois que j’y pense, 6 mois que je fais des courses en préparation de cet objectif, 6 mois que Florence supporte mes absences les dimanches matin et parfois mes footing de pré-fatigue le samedi matin : on y est !!
LA PREPA
Jamais je n’avais fait autant de km dans les 3 sports en si peu de temps :
190km de natation
4500km de vélo
1200km de càp
Et surtout pas de bobos à déclarer : je pense avoir bien gérer les temps de repos au milieu des phases intensives. Au fil des km, j’ai affiné ma position aéro au mm près entre les hauteur/avancement de la selle et la longueur/hauteur du prolongateur. La facilité ressentie dans mes dernières sorties de septembre m’ont rassuré car je tenais la position plusieurs heures sans problèmes. Merci aussi à mes parents pour l’achat de ma selle ISM qui libère bien l’entre jambes, top après une phase d’adaptation.
Côté càp, j’ai insisté, à l’inverse de ma prépa pour Roth 2010, sur le qualitatif à pied avec pas mal de séances au seuil, et beaucoup d'enchaînements après mes SL vélo (dont 10’ rapide dès le début).


Bref, je suis confiant et compte bien améliorer nettement mon précédent chrono de 10h55.

PRE COURSE
Départ de Lyon jeudi matin pour 5h de route jusque Calella : finalement, pas de fatigue due à la route ça se fait bien !! On découvre notre hôtel idéalement situé près du site Ironman pour moi et de tous les magasins pour Flo.
Vendredi et samedi ce sera visites de Barcelone, ses ruelles typiques, ses marchés hauts en couleur, ses parcs exceptionnels, ses tapas et sa sangria, sa vie nocturne et bien sûr ses plages. Quelques souvenirs :






Voici 2 semaines maintenant que j'ai largement levé le pied pour favoriser la recup et être à 100% pour mon objectif 2015. Après une mini sortie d'1/2h le samedi après-midi qui me confirme que j'ai la caisse, c'est l'heure de faire les sacs et de déposer le bike au parc. Pas le droit à l'erreur ce coup-ci comme à Vichy alors je répète une énième fois mes transitions pour optimiser à fond les temps passés en T1 et T2. ça fait du bazar qd même :


DEPART
Le jour J est arrivé et j'ai fait une excellente nuit : une première pour moi car d'habitude je stresse avant une grosse course et dort peu. Réveil à 7h, j'avale un morceau du traditionnel Gatosport préparé chez moi avant de partir et ma chérie m'accompagne au départ.
J'enlève la bâche du P2C (il a beaucoup plu la nuit) et je gonfle à 10 bars mes boyaux.
Sac blanc déposé, combi presque enfilée, le bain de foule commence : impressionnant tous ces triathlètes sur la plage (2700 pingouins).
Pas envie de me faire avoir comme à Vichy alors je me faufile et saute quelques barrières pour intégrer le sas des 57-59 (temps estimé pour la nat). Je suis très confiant pour cette 1ère partie donc autant se rassurer de suite et d'être dans un bon paquet pour nager à la bonne vitesse.


8h30: coup de feu pour les pros
8h35 : coup de feu pour les femmes
8h45 : c'est pour moi !! j'ai le coeur hyper haut et l'adrénaline monte bien comme il faut avec la musique à fond !! Je cours sur la plage et saute dans ces énormes vagues pour vite m'éloigner de la plage car ya du monde derrière ...

NAT
c'est un paramètre que j'avais oublié : les vagues pour la partie natation !! Fallait d'abord aller chercher la 1ère bouée à 250m face aux vagues et les épaules ont bien chauffées dès le début. Perdu du temps sur mon allure visée mais j'ai vraiment de bonnes sensations alors je ne m'affole pas et prend ma nage sans être embêté par d'autres triathlètes. Au demi-tour, je jette un oeil sur le chrono et je suis pile à 1'30/100m : parfait.
Le retour se fera à bon allure en doublant les filles mais je reste concentré sur ma nage. En respirant côté plage, je me rend compte qu'il y a tout de même des creux de presque 1m et que les nageurs moyen, encore sur l'aller, sont un peu en galère pour respirer. Dernière bouée en vue, les bras tournent bien sans besoin de forcer. Une foie cette dernière contournée, on voit la plage à 350m avec les vagues dans le dos, cette fois, je mets les gazzzzzz !! Je double des ptits groupes sur la fin: ça sert à rien mais ça fait plaisir ;-))
Sortie de l'eau en 57'32 (1'29/100m) : niquel, j'suis content et vraiment pris du plaisir à nager.

T1
Enfilage du maillot de vélo et chaussettes et me voilà en train de courir jusqu'à mon vélo. J'accroche mon porte dossard, enfile mes lunettes et mon casque et c'est parti pour une bonne partie de manivelles. 3 petites minutes depuis ma sortie de l'eau, parfait pour moi.
Sauf qu'au moment de sortir du parc un arbitre me barre la route en m’affichant un carton jaune !! Là, un gros coup de flip, qu’est-ce que j’ai fait ? Il m’explique que je n’ai pas le droit de passer sous les rack de vélo pour gagner du temps : WTF !?
Assez vite, je m’énerve car le chrono défile dans ma tête mais un autre arbitre arrive à mon secours en criant en espagnol au premier … il s’est trompé d’athlète oufff mon ptit cœur va pouvoir ralentir.

VELO

Enfin pas tout de suite car j’ai une ballade de 180km à faire à vitesse soutenue LOL
Comme prévu, le parcours commence par 3km où on peut pas rouler vite (rond-point, ralentisseurs, virages… sur route étroite avec quelques trous).
De suite, je déroule ma stratégie de course à savoir manger manger et encore manger : 1 barre en 3 fois par heure et une banane à chaque ravito. Un peu de vent mais j’ai les guibolles et me cale entre 35 et 40km/h. Je me force à ne pas faire attention à tous les gros cuissots qui m’enrhument même si je meurs d’envie de les suivre tellement je suis bien posé sur mon vélo.
45km de parcourus, 1 barre avalée, 1 bidon vidé je fais demi-tour pour boucler ce premier tour. Il est 11h, le soleil commence à être bien haut dans le ciel et fais briller la mer entre les feuilles de palmier : c’est vraiment un décor de rêve pour faire du sport et je mesure la chance que j’ai d’être là !! Le retour se fait facile comme l’aller bien que le vent m’oblige à forcer dans les faux plats pour maintenir ma moyenne.
1er tour bouclé après un passage à proximité du départ qui booste bien car 80% des spectateurs sont agglutinés sur les 10 premiers km vélo et vous encourage à coups de klaxon, de crécelles, d’hauts-parleurs pour smartphone et bien sûr de multiples pancartes dédiés à leur triathlète préféré.

2ème tour débuté donc avec la gnac et ma moyenne grimpe à 35km/h. Surement du au fait que je double les mauvais nageurs. Bizarrement, le temps passe bien plus vite qu’à l’entrainement avec tout ce monde. Je me résonne et calme le jeu après une ptite montée qui m’a rappelé que mes cuisses chauffent tout de même et qu’il faut les préserver pour la càp.
135km au compteur, 3ème barre avalée, dernier demi-tour pour me diriger vers le parc. Je continue à rester dans ma bulle et à dérouler. Ma moyenne chute à 34,5km/h avec le vent et la fatigue sur ces longues lignes droites. Je note toutefois que l’organisation a vraiment mis le paquet sur le nombre d’arbitres en moto : tout le monde respecte bien les 10m entre chaque concurrent et les penality box sont vide ou presque, ça fait plaisir !!

Dernière ptite bifurcation pour arriver à l’entrée du parc, poser les pieds par terre pour tout de suite savoir si mes jambes répondent bien. Dernière gorgée avant de poser le vélo et avant de trottiner jusqu’à la tente Ironman : 5h12 pour cette partie, j’ai de l’avance sur l’objectif de 5h15 et espère ne pas le payer pas à pied.

T2
J’ai fait l’option du confort pour mon marathon avec mes running d’entrainement (Wave Rider18) plutôt que mes shoes de tri plus légères mais avec un maintien moins efficace (NoosaTri9). J’enfile mon singlet AsvelTri, je change mes chaussettes avant d’enfiler mes running, range mon casque, mes lunettes et mon maillot de vélo dans le sac run et me dirige vers la sortie de la tente en vissant ma casquette sur la tête.
T2 sans erreur et bien rapide, c’est parti pour le marathon.


MARATHON
Sur le premier km, je suis à l’écoute de mon corps et aucune sensation ni de faim ni de soif juste un peu mal aux épaules et à la nuque à cause de la position aéro sur une si longue durée. Beaucoup de monde sont là en train de crier et les gamins qui tendent leurs mains pour que tu check pour leur donner instantanément un énorme sourire;-))
Les jambes un peu raide comme le haut du corps, je ne suis pas à l’aise. Je croise alors ma chérie qui m’encourage généreusement : ça me redonne le moral. Au bout de 2,5km, premier demi-tour pour quitter la plage et rentrer un peu en ville. Je choppe une bouteille d’eau au premier ravito et remarque alors que je cours plus relâché qu’à la sortie du parc.
Je retrouve peu à peu ma foulée et constate que ma moyenne est bien plus haute que prévu : je visais entre 5’15 et 5’30/km et je suis à 4’55 !! J’ai pas envie de ralentir car vraiment pas le sentiment de courir trop vite. Même mon cardio est plutôt bas alors je tente ma chance et continue à 12 km/h…

Premier tour bouclé, un ptit gel au ravito proche de l’arrivée et c’est reparti. Le marathon est en fait composé de 4 A/R avec vent de face à l’aller et dans le dos au retour. Je n’avais pas remarqué sur ma première boucle mais, la fatigue aidant, je constate que ma moyenne chute sur les 5 premiers km (5’30) pour remonter sur les 5km du retour (4’40). Je boucle ainsi mon second tour et aussi mon premier semi-marathon au bout d'1h47. C’est toujours le deuxième semi la partie la plus difficile d’un Ironman : le plus dur est fait, ça se joue au mental pour la fin. C’est à ce moment que je commence à faire mes calculs pour estimer mon chrono final et voir si je suis dans les clous de mon objectif de 10h15 avec un marathon en 3h50.
Je réalise à ce moment précis que le sub10 est jouable !! Je m’emballe pas, on verra au dernier tour pour les 10 dernier km si j’ai les cannes pour bien finir. Face au vent les jambes sont un peu lourdes maintenant pour mon 3ème aller et je continue à faire que doubler des gens qui sont dans le dur (certains vomissent aux ravitos, d’autres s’étirent contre les murs…) et m’aperçois qu’il y a encore des gars à vélo qui terminent seulement maintenant le parcours vélo, quel courage ils ont, chapeau messieurs. Tout en restant dans ma bulle, cela me fait prendre conscience encore plus que je suis bien dans ma course et m’encourage en me disant que plus rien ne peux m’arriver. Un énième ravito et j’utilise une bouteille d’eau pour rincer ma nuque et mes bras : pfiou ça fait du bien avec ce soleil espagnol qui chauffe bien qu’il ne fasse que 24°C à l’ombre (vraiment pas les mêmes degrés ici).

Panneau des 32km est là et j’en suis à pile 9h de course, PUNAISE je commence vraiment à croire en mon sub10 là !! Flo est revenue m’encourager et j’ai le sourire jusqu’aux oreilles. Demi-tour pour entamer ma dernière boucle, ptit bisous à ma chérie en lui confirmant que j’ai le moral !! Je serre les dents face au vent surtout dans les zigzags du chemin qui nous fait passer sous une trémie et remonter de l’autre côté. Les cuissots sont bien durs. Je prends un gel au ravito des 36km et continue de forcer pour ne pas passer sous les 5’30/km mais j'commence à fatiguer, je ne cours plus qu'à 11. Tant pis, je maintiens et me dis que je lâcherai les watts sur les 5 derniers km avec le vent dans le dos.
9h30 de course et je suis au panneau des 37km : PUREE ça va l’faire pour le sub10. J’accélère à 12,5 voire 13km/h par endroit, j’aurai du mal à vous expliquer le kiff que je prends à cet instant : finir une course dans cet état c’est juste magique !! L’impression de courir à 18 tellement j’enrhume les autres concurrents. Parfois, certains s’accrochent quand je les double et ça me donne la force pour oublier la fatigue et l’acide lactique dans les jambes.
Les français encouragent les français et j’ai le droit à des « allez Nico » très régulièrement, je ne peux plus ralentir.
Km41 : dernier km et je sais maintenant que je serai sous les 10h. 1km de bonheur à regarder autour de moi cette foule, tous ces sportifs qui viennent ici se mesurer à eux-mêmes. 1km à contempler cette plage, ces palmiers … bref je profite à fond ;-))



Mini descente vers le tapis rouge de l’arrivée. Le speaker annonce mon nom. Je lève les bras avec un énorme smile et entend le slogan du jour juste pour moi « you are an IRONMAAAAN », sont fort ces américains LOL
Je regarde le chrono : 9h55’50 avec un marathon en 3h37 à ma montre (310ème/2557 finishers et 2700 partants) !!

Punaise j’suis hyper content. Le fait de marcher pour recevoir ma médaille de finisher, toutes les douleurs musculaires arrivent d’un coup comme si elles s’étaient retenues depuis plusieurs heures …


Je retrouve ma chérie heureuse pour moi car elle a compris que j’avais plus que rempli mon objectif perso : JE T’AIME, t’es vraiment une femme extraordinaire !! Merci de me laisser vivre ma passion ainsi, j’ai beaucoup de chance de t’avoir à mes côtés.

Je vois ensuite tous les commentaires sur Facebook de mes amis qui m’ont soutenu durant cette journée incroyable : Merci à vous !!



-> 3 jours après mon anniversaire, un beau cadeau pour mes 37 balais ...

2 commentaires:

steeve a dit…

Bravo mec! Ca m'a donné des frissons ton CR, je me suis completement retrouvé dans certains passages. T'as été strong, moins de 10 heures c'est fait! Congrats!!!

Guile a dit…

Trop trop trop fort mon Nico merci d'avoir partagé ton aventure