mercredi 15 août 2018

EMBRUNMAN 2018


Une fois n'est pas coutume je vais commencer par remercier ma chérie qui m'a soutenu et a supporté cette longue prépa de plusieurs mois durant laquelle je me suis absenté de nombreux dimanches matin pour aller rouler. MERCI de comprendre ma passion ma puce et de rendre possible de tels objectifs sportifs : je t'aime.




Je voulais un gros truc pour me souvenir de ma 1ère année de vétéran : j'ai été servi PUNAISE !!
Cette course me trottait dans la tête depuis un paquet d'année mais toujours eu peur du vélo car j'suis une quiche dans les montées ...
J'ai donc mis l'accent sur le vélo (4500km avec pas mal de D+) mais à postériori un peu trop en mettant trop de côté la cap, mais ça, je le comprendrai que bien trop tard.



Arrivée sur Embrun
Le lac d’Embrun se situe sur un plateau perché à 800m d’altitude : décor lac et montagne vraiment superbe !! Une météo sans grêle ni pluie annoncée au sommet de l'Izoard qui était ma crainte.

Bref, tout est OK et j'suis en pleine confiance au point de confier le bike au fiston le temps de décharger la voiture. un détail vous me direz !? Bah non car, en voulant bien faire et me le mettre de côté, il lui glisse des mains et le vélo tombe. Apparemment sans incidence visuelle, je m'inquiète pas car prévu de tester le matos avant la course.
Logé aux Orres1800, toute la ptite famille profite de l’air pur de la montagne et de ses activités comme la piste de luge d’été de + 700m : ça décoiffe !!



J-1
je vais rouler 1/2h comme d'hab en restant sur le petit plateau : tout est OK. Des jambes de feu : J'AI HATE !! Direction le parc à vélo pour y déposer la machine :


JOUR J
Levé à 3h pour avoir le temps de prendre un bon ptit dej et de descendre tranquillement sur le site de course (20’ de voiture). Avec Alex (un pote du club) on arrive dans le parc encore plongé dans le noir de la nuit.
Du haut de ses 21ans, pas de stress pour lui, il m'impressionne par son calme et son assurance le gamin. Moi je fais pas le malin et suis en mode caca mou comme avant chaque gros objectif d’ailleurs …


Petit à petit le parc se remplit de triathlètes dans un silence incroyable. Chacun vérifie son vélo, sa bouffe, se met de la crème solaire. On sent la pression monter.



6h le départ NAT
Voilà les 1200 partants de cet embrunman 2018 sur la plage. Confiant dans ma nat, je me hisse sur le 2ème rideau derrière les pros afin de pouvoir rapidement prendre ma nage sans être contrarié par les nageurs plus lents.

Coup de feu C’EST PARTI !! Me voilà en train de courir sur les galets de cette plage en me dirigeant à l’aveugle vers cette eau noire annoncée à 20,5°C. 1ère fois que je nage la nuit sans voir où je me dirige. Tout le monde en combi noire, on ne se voit pas ... Une bien drôle de sensation que de se prendre des coups sans les voir venir. A l’inverse, j’suis monté sur qq nageurs sans m’en rendre compte désolé pour eux mais faut pas se mettre devant quand on sait pas nager LOL

1er tour bouclé je jette un œil à ma montre qui indique 29’. C’est bon j’suis dans les clous. 2ème tour bouclé ma montre affiche 3900m en 1h00 j’suis dans mes chronos habituels (1’30/100m) donc j’entame serein T1.


VELO
Je prends le temps de mettre un maillot de vélo et un bas de cycliste au-dessus de la trifonction qui a une peau de chamois un peu fine à mon goût pour 185km de bike.

Le parcours vélo se compose d’une première boucle de 40km (700D+) puis d’une 2ème plus grande de 145km (3000 D+) avec le col de l’Izoard culminant à 2360m.

Parti sur le petit plateau, toute la montée se passe niquel. Descente puis plat sur la plaque, je me force à pas trop envoyer et je repasse par le lac avec une moyenne à + de 26km/h. Tout est OK j’ai le moral au beau fixe quand Alex me passe encore plus à l’aise que moi le bougre !!
C’est parti pour le gros morceau du jour mais au moment où je repasse le petit plateau pour grimper, voilà que je déraille : la chaîne se coince entre le cadre et le petit plateau. Stoppé net, je descends du vélo et met au moins 30sec pour remettre en place cette chaine bien coincée (bah oui j’appuyais un peu sur les pédales qd même). Dès le 1er tour de pédale, la chaine saute. Puis resaute. Je comprends pas, je m’énerve et en passant une vitesse la chaine se recoince contre le cadre !!
Très énervé, je redescend du vélo et en remettant la chaine je constate qu’un des maillons est complètement vrillé. Impossible de le remettre à main nu et pas emporté d’outil donc abandon en cours … Les larmes me montent au nez en m’asseyant à côté du vélo tel un clochard faisant la mendicité.
C’est là qu’apparu un ange nommé Laurent de Beauvais Triathlon me proposant de regarder mon vélo. C’était un spectateur qui attendait son fils et qui a assisté à la scène. Sa femme me dit d’avoir confiance car il est réparateur chez Decathlon.
Pas de maillon de rechange ni possibilité de raccourcir la chaine, il essaie de remettre tant bien que mal le maillon dans l’axe.
Les arbitres passent et en voyant ma détresse ne disent rien et laisse Laurent continuer de bricoler.

Depuis le début de ma pause, un gamin compte les triathlètes et en repartant je connais ma nouvelle position : sorti 70ème de l’eau me voici à présent 686ème !!
Partagé entre la colère et le plaisir d’être toujours en course, je me fais une raison et décide de faire ces 185km de vélo coute que coute.
Je dépense beaucoup d’énergie à chaque coup de pédale tellement la chaine saute, mais bon, je ne déraille plus. Au bout de quelques km, je comprends qu’en croisant la chaine ça ne saute plus donc me voilà parti ainsi pour toutes les grimpettes en espérant que la chaine ne casse pas !!
La montée de l’Izoard se passe bien et, sur les conseils de Julien (mon partenaire de Swimrun), je mets une feuille de papier journal sur le ventre avant de redescendre une fois en haut et après avoir récupéré mon ravito perso (qq barres et surtout 2 sandwichs jambon beurre).
Mais le sort s’acharne car, au moment de repartir, je me fais piquer par un taon sur le genou gauche. PUNAISE c’est pas vrai ya un marabout qui veut que j’abandonne ou quoi !?


La douleur est supportable et je profite de la descente pour relâcher les cuissots et bien rafraîchir la piqûre. Je gère la fin de la partie vélo comme prévu mais la dernière côte de Chalvet (350D+ entre le 176ème et le 183ème km) fait super mal aux cannes qd même. De nombreux cyclistes font des pauses pour étirer leurs guiboles à l’ombre.

Je rentre au parc et profite de T2 pour retirer mon maillot cycliste et retrouver le confort de la trifonction. Je ressors du parc à la 346ème position : Grrrrrrr fais chier ce pb méca sinon j’aurai croisé Alex dans le parc !! Je me fais une raison et me force à voir le bon côté de la situation : j’ai la chance d’être toujours en course et de profiter de ces paysages juste magnifique et grandiose !!

CAP

Sans grande conviction, je commence donc le marathon sous une chaleur étouffante et me dit que ça va être trèèèèèèèès long 42km (3 tours de 14km) …

1er tour bouclé en 1h27, je comprends mon erreur dans ma prépa : clairement pas assez de bornes à pied et pas assez bossé les enchaînements. Le vélo me faisait tellement peur que j’ai focalisé dessus en oubliant le reste 

La chaleur est de plus en plus difficile à supporter (30 à l’ombre) et je jubile quand j’essore une éponge sur ma casquette.


2ème tour en 1h35 en marchant dans la difficile montée pavée sur Embrun.

3ème tour en 1h45 je me force à courir même dans les descentes tellement je suis fatigué. Mon corps ne veut plus mais j’irai au bout rien à foutre !!


Enfin finisher au bout de 14h10’44, que ce fut compliqué !!
61ème triathlon, 5ème Ironman et assurément le plus difficile que j’ai jamais fait.

J’étais clairement pas bien préparé pour affronter un tel marathon en zappant les enchaînements vélo-cap et les séances longues à pied : quelle erreur de débutant ...



Bref. Ce qui est sûr c’est que je reviendrai refaire cet Embrunman pour améliorer ce chrono mais sûrement après un IM classique pour me rassurer sur marathon.