mercredi 25 juillet 2012

LD Alpe Huez

JOUR J - 1
Je comptais avoir 3000km au compteur pour arriver en forme au départ de mon objectif 2012 pour l'aborder dans de bonnes conditions mais, contraintes familiales oblige, je n'ai pu faire 1700km et rien depuis le CD d'Annecy : ça va faire mal !!
Donc dans ces conditions, l'objectif 8h s'est transformé en objectif finisher.


J'arrive à l'Alpe (bel appart PierreetVacances au centre du village) le mardi aprèm sous un beau soleil. Je vois les copains de l'ASVEL en retirant mon dossard vers 17h. Après quelques échanges, je comprend qu'en plus de mon manque de prépa, je vais surement manquer de développement avec ma cassette 12/25 : z'ont tous du 27 voire du 30 pour mouliner dans les montées de col.


Tant pis, je me mettrai en mode guerrier pour gravir les 3100m D+ qui m'attendent.


JOUR J
Ce triathlon a la particularité d'avoir 2 parcs :
. vers 7h30, je me rend au 1er parc pour y déposer chaussures de running, chaussettes et casquette;
. direction ensuite 1200m plus bas au parc à vélo à côté du lac où se passe la nat. Les mains sur les freins pendant 40min, on fait une moyenne de 30 et on se dit que monter ça après 105 pitons, ça va piquer ...


NAT
16°C annoncé pour ce lac naturel de montagne. Après une bonne couche de crème solaire me voilà les pieds dans l'eau avec un double bonnet pour pas avoir mal à la tête.



2 boucles à effectuer mais aujourd'hui je ne me met pas en première ligne car pas confiant pour la suite. Je m'économise en laissant filer pas mal de nageurs.
Je sors de l'eau très frais en 38'39 (2200m annoncé et 2600m à la Garmin)


VELO
Le vélo m'a bien fait cogiter tellement les cols m'ont paru difficile à gravir !!
On commence par 26km de faux plat descendant pour arriver au pied du premier col avec un 39 de moyenne sans forcer. L'alpe du grand serre nous fera manger 1000m D+. Il fait déjà chaud, je me force à boire et avaler une barre. Je monte au train et force un peu pour finir les derniers virages.
La descente vers Ornon me permet de récupérer et je me dis que le col d'Ornon plus facile devra être géré sans forcer afin de garder du jus pour les 21 virages de l'Alpe d'Huez. Mais en fait, ces 800m D+ sur 20 bornes laisseront des traces : ce second col me fait mal, très mal. Je finis en force et laisse pas mal de jus sous un soleil devenu pesant (3 bidons sur la montée). J'apprécie les cris d'encouragement d'Evanne mais décide de faire une ptite pause au sommet pour manger et m'asperger d'eau ...
Après la descente et qq km en faux plat, me voilà en approche de la Garde, dernier village avant la montée de l'Alpe (12km et 1200m D+). Encore une fois, chapeau à l'orga qui avait prévu des ravitos dans chaque village traversé. Rien que pour rafraîchir les cuisses et la tête et entendre qq encouragements, ça valait le coup : bravo aux bénévoles !!




Le début de l'Alpe me confirme qu'un 27 ou 30 m'aurait été bien utile pour mon ptit niveau vélo. Les jambes sont lourdes, le cardio monte vite dès que je me met en danseuse pour passer les épingles à cheveux des premiers virages.
Dans cette montée mythique, les 21 virages sont numérotés (le 1 est au sommet) sur un panneau indiquant également le nom d'un champion cycliste et l'altitude. C'est c'est dernière info qui a du faire réfléchir pas mal de triathlèle car on sait que le village est à 1850m.
Virage 15, altitude 1000m = première pose car le cardio s'envolent avec ce cagnard étouffant qui commence à me bruler épaules et cou.
Virage 10, début de crampe cuisse gauche mais Yo m'encourage (il vient de bacher)
Virage 7, début de crampe cuisse droite et arrêt à l'ombre pour m'étirer et m'asperger les cuissots d'eau.
Je termine au mental en me disant que j'abandonnerai une fois au parc. Mais mes enfants hurlent de plaisir en me voyant = impossible de les décevoir et je pars en trotinant histoire de faire au moins un tour.

CAP
Je rattrape JMB un peu cramé comme moi mais qui est dans son 3ème et dernier tour, LUI !! On fait la côte en marchant tous les 2 et on discute un peu de nos misères : ça fait un bien fou ...


Au sommet et après cette photo collector, on repart tout doux dans la descente : on doit être à 11 même pas. JMB est un sacré triathlète tellement humble qu'il m'attend pour pas que je décroche alors qu'il lui reste moins de 2km pour passer la finish line.
Un ptit faux plat et il remarche mais je vais mieux et me dirige vers mon second tour en l'applaudissant : BRAVO mec pour ta perf (7h24, fallait le faire) !!

Cette 2ème boucle se passe mieux et ne marche que dans la grosse côte. Je repasse devant la famille qui me rebooste (c'est fou ce que le mental est important !!) et c'est parti pour le 3ème tour : impossible d'abandonner maintenant, trop prêt du but.
Le chrono est mort, juste la finish line m'importe. Un peu de coca, des gateaux apéros salés pour changer du sucre et me voilà dans la dernière partie. J'aperçois l'arrivée, mes bouts d'choux (grosse émotions j'sais pas pourquoi), derniers mètres avec eux = j'ai les larmes aux yeux

Chrono final : 9h01'27 et 294ème/567 finisher et surement beaucouyp d'abandons
UN TRUC DE FOU cette course qui me fait penser que je ne suis pas prêt de faire Embrun !!



1 commentaire:

jmb a dit…

Chapeau pour d'être accroché jusqu'au bout Nico! Belle leçon de ténacité!
Je garderai un immense souvenir des minutes partagées sur la CAP alors que nous étions en plein chaos physique et psychologique.
Vivement Paladru pour unir un fois de plus nos efforts!

JMB